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Bulletin GROG : 2003/17 du 21/04/2003 au 27/04/2003
Grippe H7N7

La grippe du poulet hollandais est-elle une menace pour l'homme ?
Pendant que la grippe A(H3N2) continue de circuler et que le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) monopolise l'attention, le virus grippal aviaire A(H7N7) qui sévit dans les élevages intensifs de volaille du sud-est de la Hollande a provoqué plusieurs cas humains. Où en est-on ?

Situation chez les volailles
Selon un bilan effectué le 23 avril dernier et présenté le 25 aux membres du réseau d'alerte européen EISS*, 230 élevages ont été infectés par le Virus Grippal Aviaire A (VGAA) et 23 élevages étaient suspects. A partir du 28 février, il a été demandé aux personnes en contact avec ces élevages de porter des vêtements de protection, des lunettes et des masques, et de se laver soigneusement les mains, surtout avant de rentrer à leur domicile. Des mesures limitant la circulation des fermiers et interdisant la vente des volailles ont été promulguées. Ensuite, 18 millions de poulets ont été abattus. Malgré cela, le VGAA est apparu dans de nouvelles régions des Pays-Bas et même dans 4 fermes de Belgique. Ceci est peut-être lié aux difficultés du contrôle des élevages individuels («hobby farms»): il est plus facile d'imposer des mesures très strictes à un élevage industriel qu'à une famille possédant quelques poules, canards ou autres volailles.
L'épizootie semble avoir démarré dans des élevages de « poules pondeuses avec parcours extérieur ». Les analyses phylogénétiques qui comparent les hémagglutinines révèlent que le VGAA H7N7 hollandais n'a rien à voir avec les virus H7N1 isolés chez des volailles en Italie en 1999-2000. Il se rapproche beaucoup plus du VGAA du canard colvert identifié en Hollande en 2000.

Situation chez les porcs
Par ailleurs, ce virus aviaire se transmet au porc. Une enquête sérologique menée dans les élevages porcins hollandais de la Gilderse Vallei a révélé que 1% à 25% des porcelets prélevés présentent des titres élevés d'anticorps anti-H7. La transmission zoonotique est donc bien documentée. Ce passage des VGAA H7 des volailles aux porcs pourrait accroître le risque d'adaptation du virus à l'homme et le risque de réassortiment.

Impact humain
Le premier cas humain probable a débuté le 5 mars 2003, provoquant une conjonctivite chez un vétérinaire (recherche de H7N7 négative). Les 7 et 8 mars, plusieurs autres cas de conjonctivites ou d'infections d'allure grippale ont été signalés chez des vétérinaires ou des fermiers. Le VGAA H7 a été retrouvé chez un des vétérinaires, atteint d'une conjonctivite. Une recherche active de cas a été déclenchée. A partir du 6 mars, la vaccination antigrippale a été recommandée aux Employés du Secteur Avicole (ESA), pour éviter la co-infection grippe humaine et VGAA. La recommandation ne suffisant pas, la vaccination a été rendue obligatoire le 11 mars. Depuis le 15 mars, la vaccination obligatoire est complétée par la prise d'oseltamivir en prophylaxie pour les ESA et les membres de leur entourage.

Pourquoi s'en soucier ?
Après tout, si le VGAA H7 provoque chez l'homme des conjonctivites, est-ce si grave ?
En pratique, le VGAA H7 pose plusieurs problèmes :
1 – Le VGAA H7 est très contagieux et pathogène chez les volailles (d'où son surnom de « peste aviaire »). Il faut éviter la propagation de l'épizootie.
2 – Il est apparu des cas humains chez les personnes les plus en contact avec les élevages infectés. Ces cas justifient la mise en alerte des responsables du « plan pandémique ».
3 – Dans 3 de ces cas humains (l'épouse et la fille d'un ESA, le fils d'un autre ESA), il s'agit d'une transmission au domicile des ESA.
4- Un des cas humains confirmés a été mortel. La victime est un vétérinaire qui avait visité, le même jour, plusieurs élevages infectés. Il n'a pas pris d'antiviral jusqu'à la veille du décès. Il est décédé le 17 avril 2003 dans un tableau de détresse respiratoire aiguë. Du VGAA H7 a été détecté par RT-PCR et isolé des poumons et d'autres organes. Ce cas dramatique reste actuellement une exception mais il n'est plus possible de considérer que le VGAA H7 se limite chez l'homme à des conjonctivites.

Où en est-on ?
Les responsables des « plans pandémiques » ont été alertés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En France, cette alerte s'est traduite par la réunion des responsables du plan pandémique français au Ministère de la Santé le lundi 28 avril 2003. D'autres réunions vont suivre, préludant probablement à la mise en alerte des dispositifs ad hoc, dont les GROG.
Le niveau d'alerte actuel est « phase 0 niveau 2 », correspondant à la détection de cas documentés d'infection humaine par le nouveau virus grippal.

Quelles conséquences pour les GROG ?
1 - Déjà impliquées dans le suivi des SRAS, les coordinations nationale et régionales des GROG participent aux réunions du plan pandémique et vont probablement « rester sur le pont » encore plusieurs mois, notamment pour diffuser régulièrement un bulletin d'information aux membres du réseau et aux visiteurs du site.
2- De plus, la coordination nationale met en ligne tous les documents officiels français et internationaux utiles pour suivre l'évolution de la situation.
3 - Pour l'instant, aucun autre effort n'est demandé au réseau que d'être informé et prêt à intervenir.




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